Accueil Economie Supplément Economique Impact de la vaccination sur la relance économique | L’économie laissera des plumes

Impact de la vaccination sur la relance économique | L’économie laissera des plumes

Selon le Financial Times, la Tunisie occupe la 95e place à l’échelle mondiale en matière de vaccination, avec un ratio de 6,4 doses/100 habitants.

Pour mieux appréhender les répercussions économiques du retard dans la vaccination, il faut remonter dans le temps, c’est-à-dire  vers la fin de l’année 2020, lors de l’élaboration de la loi de finances 2021. Tout le monde se rappelle du débat houleux d’alors qu’ont suscité les hypothèses sur lesquelles se base cette loi.  Ce qui avait été reproché le plus à la LF, c’était l’ambitieuse hypothèse d’en finir avec l’épidémie du coronavirus au début de l’année 2021. On visait désormais  d’atteindre une  croissance de 4%. Ce qui n’a pas été, à vrai dire,   très loin des chiffres avancés, à ce moment-là, par les institutions financières, notamment le FMI. Cependant, l’institution de Bretton Woods était prudente en nuançant ses prévisions  (3,8%), tributaires, estime-t-elle, de la situation épidémique et de l’accès au vaccin.

Alors que le pays a officiellement lancé sa campagne de vaccination le 13 mars dernier, avec un retard d’un mois, le groupe de la Banque africaine de développement  a publié un rapport sur  les perspectives économiques en Afrique 2021, dans lequel l’institution financière anticipe une croissance de  2% dans ses prévisions pour la Tunisie. D’après ce même rapport, une troisième vague de la pandémie constitue déjà  un risque pour ce scénario, et ce, outre l’instabilité politique aux niveaux national et régional, les tensions sociales, l’insuffisance des ressources financières accessibles aux entreprises, et une reprise moins rapide que prévu de l’Union européenne, dont dépend largement l’économie nationale. Ce retard à l’allumage devrait engendrer, selon les estimations de  l’économiste Afif Chelbi, une perte sèche de 1 milliard de dinars pour chaque mois de retard.

Or, en réalité, le virus en a décidé autrement. Une troisième vague de l’épidémie s’abat sur le pays. Le nombre des décès et des cas de contamination vient d’atteindre un seuil alarmant. Parallèlement, la campagne de vaccination avance  comme un escargot. Selon le Financial Times, la Tunisie occupe la 95e place  en matière de vaccination avec un ratio de 6,4 doses/ 100 habitants.  Il y a près de deux mois, elle occupait la 107e place avec un ratio de 0,4 dose/100 habitants. Certes, il s’agit d’une amélioration  du rythme de la campagne vaccinale. Mais, on n’est pas sorti de l’auberge. Selon le président de la Conect, Tarek Cherif, ce retard dans la vaccination va impacter négativement plusieurs entreprises, plus spécifiquement celles qui opèrent dans le secteur du tourisme qui risque de “ perdre une année de plus”. La Grèce, où le tourisme contribue aux alentours du quart du PIB, a pratiquement levé toutes  les restrictions, depuis le 14 mai. Seul un certificat de vaccination ou un test PCR négatif est exigé pour  les étrangers.

Selon le Financial Times, le pays occupe, actuellement, la 38e place à l’échelle mondiale en matière de vaccination avec un ratio de 40,1 doses/100 habitants. Rien qu’en ayant de tels ratios de vaccination en point de mire, on comprend qu’il y a du pain sur la planche. Au mois de mars dernier, les autorités comptaient vacciner 3 millions de personnes avant la fin du mois de juin. Avec le rythme actuel de vaccination, cet objectif semble être irréalisable.

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